REVOLUTION
Chaque nouvelle année marque la conclusion d’un cycle, d’un long voyage de la Terre autour du Soleil, et le début d’une nouvelle révolution dont nous voudrions deviner les temps forts. A titre individuel, il est difficile pour un golfeur de savoir ce qu’une année lui réservera ou les objectifs qu’il atteindra en 2022, par exemple. Mais, d’un point de vue plus général, il n’est pas si complexe de deviner les grands axes qui émergeront lors de l’année à venir puisque ceux-ci ne sont que les résultantes des actions entreprises en amont.
Tout d’abord, 2022 sera marqué par l’introduction – toujours sous forme de règle locale – des mesures engagées par le R&A et l’USGA en vue de la diminution des distances parcourues au driving. Après avoir adopté une position symbolique en limitant la longueur des drivers à 46 pouces – qui ne concerne qu’une demi-douzaine de joueurs du Tour – les instances dirigeantes devraient faire de nouvelles propositions aux alentours du mois de Juillet. En toute logique, celles-ci devraient alors concerner l’ensemble des joueurs de la planète et avoir reçu l’aval des fabricants qui vont devoir revoir tous leurs projets pour se conformer aux décisions des dirigeants.
Cela signifie que les grandes marques de clubs (et de shafts) vont réviser leurs concepts, modifier leur type d’approvisionnement en matières premières, leur marketing, leur production, et leur mode de communication. Ce qui nous promet de belles empoignades.
Pour les joueurs les choses seront plus simples et votre dernier driver “anté 2022” risque de devenir collector en tant que dernière allitération du monde du free drive et des distances non (ou moins) bridées.
Dans les faits, St Andrews et l’USGA prévoient une transition étalée sur 5 ou 6 ans avant d’entamer les sanctions envers les joueurs qui n’utiliseraient pas les néo–clubs.
La seconde chose dont nous pouvons être certains en 2022, c’est que le Premier Golf Tour va s’inviter chez-vous (dans votre téléviseur précisément) sans que vous ne l’ayez forcément invité. Nous sommes cette fois en présence d’un non-sens absolu. Le Premier Golf Tour, powered by les Saoudiens, a reçu une fin de non-reçevoir de la part du PGA Tour, s’est vu blackboulé par l’opinion publique – qui voyait d’un mauvais oeil l’intrusion dans le golf d’un acteur illégitime, élitiste, et mercantile -, a révolté la majorité des joueurs pro, eux-même mais va tout de même faire la percée dans le panorama golfique au nom de l’appétit du public pour les hommes bariolés qui font rebondir la balle blanche dans le petit écran. Que cela signifie-t-il ? Que la gestion des questions qui conditionnent l’avenir de notre jeu n’appartient plus à ceux qui défendent au quotidien la pérennité du golf ? Que le grand public décide finalement, du haut de son statut de consommateur, de ce qui est bon ou pas pour notre sport ? Si c’est le cas, St Andrews et l’USGA feraient bien de rendre leur tablier. Car les nouveaux leaders s’imposent d’eux-mêmes et se nomment Golf Channel, Golf Digest ou encore Golf +, ces derniers ayant décidé de retransmettre le Saoudi International, épreuve du Premier Golf League, qui se déroulera en Asie en Février. En même temps, ces nouveaux décideurs du jeu vont dynamiter les classements mondiaux pour une multiplication des titres qu’on ne voyait jusque-là que dans la boxe anglaise. Attristant …
Mais 2022 nous réserve aussi de bonnes surprises, soyons-en certains.
La forte augmentation de la dotation du Tour féminin en fait partie.
Et quoi de mieux que le swing délicat et harmonieux des championnes pour oublier que nous sommes dans un monde peut-être un peu trop sauvage ?
Bonne année à tous !
FdeC.