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DROIT DANS SES POMPES !

Un mot s’est glissé dans le vocabulaire golfique, voilà une vingtaine d’années, sans faire de bruit, sans attirer l’attention, et il est devenu, à l’insu de tous, le tyran absolu des autres adjectifs attribués au jeu. Il n’a rien imposé, rien revendiqué, et n’a fait que déposer ses valises aux pieds du golfeur dont il est le chouchou incontesté. Et il y en avait, des valises … Des petites, des grandes, des moyennes, dont les étiquettes portaient des inscriptions comme suavité, mollesse, douceur, bien-être, repos ou encore détente. Vous l’avez deviné, cet intrus se dessine sous les traits du mot confort.

Loin de vouloir lui faire un procès, nous allons voir comment il peut se marier au golf moderne en le confrontant aux contraintes du jeu. Et rien ne serait plus juste, pour organiser cette critique, que de le faire dans un domaine dans lequel il a toutes ses chances de s’exprimer : le pied et, par extension, la chaussure de golf.

Voici donc les règles incontournables (et idéales) que le joueur doit respecter en matière de chaussures de golf. À vous de voir où peut s’immiscer la notion de confort, et là où elle n’a rien à faire.

 

1/ La notion essentielle de l’ancrage

 

Au golf, lors du swing, la prise du corps avec le sol – son ancrage – est, de loin, la plus importante des notions. Comme vous pouvez le voir sur une vidéo de YouTube (https://www.youtube.com/watch?v=8LPw7mFE-eU), si le joueur n’a pas d’appuis, il ne peut mécaniquement pas réaliser de geste, tout au plus peut-il faire un swing de bras, ceux-ci étant ancrés au buste. Un swing en apesanteur est donc irréalisable, d’où la nécessité d’un ancrage dans le sol pour pouvoir exprimer sa puissance. Et dans ce domaine, l’excès n’existe pas : plus le joueur est ancré, plus il pourra s’exprimer et créer de vitesse. Le choix actuel de types de semelles laisse une certaine liberté au joueur pour choisir entre les crampons, les clous et les semelles préformées.

En termes d’efficacité les clous (en acier) l’emportent haut la main et seront le choix de ceux qui jouent sur des terrains où cela est autorisé. Les clous garantissent une stabilité inégalable, une précision de l’appui parfaite, quelles que soient les conditions météo.

Leur seul défaut est de garantir également des moquettes de club-houses déchiquetées et c’est pourquoi Ils sont interdits dans la plupart des clubs, tant pour leur incompatibilité avec les revêtements de sols de ces derniers, que pour la protection des greens qui sont régulièrement laminés par des joueurs qui ne savent pas marcher (sic).

Les crampons en plastique (amovibles) sont les suivants à l’ordre du mérite de la semelle. Bien que nettement moins efficaces que ceux en acier, ils permettent pour la plupart de positionner correctement l’appui sous les 7 points du pied essentiels lors du swing. Leur principe d’accroche correspond davantage à une griffure du sol qu’à une pénétration dans ce dernier. D’un point de vue pratique, ils cochent toutes les cases, même si les joueurs les moins attentifs qui en sont dotés parviennent tout de même à rayer les greens en les utilisant.

Les semelles préformées ont connu leur jour de gloire lorsque Fred Couples les a mises aux pieds pour jouer le premier Tour du Masters, il y a une quinzaine d’années de cela. Le joueur américain annonça à l’époque que, par temps sec, ce type d’accroche était aussi efficace que les clous, mais il omit de dire que la différence se situait au niveau de la précision des points d’appui. Les semelles préformées fournissent un appui régulier sur toute la surface du pied mais rien de spécifique concernant les appuis essentiels comme le dessous du gros pouce droit (pour un droitier) ou la tranche externe du pied gauche (toujours pour un droitier).

2/ La rigidité de la semelle.

A ce sujet, deux écoles s’affrontent : celle qui veut que la semelle soit très rigide afin de ne devoir mouvoir qu’un seul segments dans le swing, le pied étant mis en mouvement dans son ensemble, et celle qui promeut une indépendance de chaque segment du pied pour une mobilité maximale.

Malheureusement pour ces derniers, un “découpage” du pied (talon, plante, pointe) implique une coordination supplémentaire à ce niveau-là. Or le swing est déjà assez complexe comme ça. Par ailleurs, l’expérience prouve que les pratiquants qui utilisent ces semelles “articulées” masquent souvent une faute de pieds par un appui mal placé (à l’impact, par exemple, le poids du corps se trouve sur la plante du pied droit au lieu de transférer davantage vers la pointe. Avec une semelle rigide, lorsque le pied bascule la chaussure se retrouve verticale dans son ensemble et le poids du corps résiduel se positionne forcément sur la pointe).

Les semelles rigides sont donc la meilleure solution et les plus fermes d’entre-elles sont réalisées en cuir.

 

3/ L’épaisseur de la semelle et sa forme géométrique.

Attention, nous abordons là un point essentiel qui va nous demander certaines connaissances anatomiques. Lorsque vous croisez les jambes, vous notez que le talon et la pointe du pied ne se trouvent pas à la même distance du genou. Ils ne sont pas sur le même niveau, ce qui signifie en clair, que la jambe et le pied ne marquent pas un angle droit, qu’ils ne sont pas à la perpendiculaire l’un de l’autre. Cette spécificité morphologique est commune à tous les êtres humains et l’angle formé naturellement entre le pied et la jambe doit être respecté sous menace de voir le centre de gravité du joueur se déplacer anormalement pour retrouver ses repères.

C’est pourquoi, la présence d’un talon est indispensable et que la forme générale de la semelle doit être plate, à l’exception de ce talon, afin d’éviter les déplacements intempestifs du corps lors du swing.

Vous l’aurez compris, cela signifie que la forme des semelles de running, qui partent en sifflet jusqu’à la pointe du pied, ne peuvent être conseillées. Leur forme est étudiée pour la course (running) et la pente globale de ces semelles est orientée dans le sens de cette dernière. Elles incitent à démarrer un sprint. Pas à réaliser un swing. Le fait d’y adjoindre une semelle piquée de crampons ne change rien à l’affaire.

4/ La tenue de la cheville et du coup de pied.

 

Une chaussure de golf ne travaille pas que dans le sens de la marche, qui est longitudinal, mais aussi dans le sens du swing, qui provoque un transfert latéral pour parvenir à un bon finish. Une chaussure de golf de qualité doit donc être renforcée dans ces deux axes afin de résister à ces appuis atypiques. Cette spécificité explique généralement l’écart de prix entre certains modèles et certaines marques de chaussures.

Par ailleurs, toutes les actions de pieds viennent d’un ordre donné par la cheville qui va faire intervenir les bons tendons pour réaliser un mouvement donné. Or afin d’actionner cette cheville, le coup de pied doit “coller” au pied du joueur car c’est sur lui que le golfeur repose pour initier ses actions. La tige de la chaussure doit donc être bien recouvrante et suffisamment serrée pour éviter toute forme de jeu. Un léger bourrelet en partie haute du chaussant permet au joueur de mieux sentir l’unité entre l’arrière du pied et la chaussure.

Il permet notamment d’éviter la sensation de “surf”, typique d’une chaussure inadéquate, qui entraînera une foule de fautes lors de l’exécution du swing et générera une grande irrégularité.



FdeC. 

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