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GOLF : la gestion de l’aléa…

La question revient surtout devant un verre de bière ou une tasse de thé, et se pose généralement après une partie pénible, conclue par une succession de coups aussi mauvais que la grippe : le golf ne serait-il pas un sport plus difficile que les autres ? 

Heureuse nouvelle pour ceux qui le pensent, la réponse est indéniablement OUI !

 

Il  existe une méthode infaillible qui permet de calculer le degré de difficulté d’un sport et nous allons l’utiliser afin de donner un classement à notre activité, notamment sur le terrain de la technique gestuelle, c’est-à-dire du swing.

Tout repose sur une appréciation de la difficulté du pratiquant à coordonner les différentes parties de son corps pour obtenir une gestuelle efficace permettant d’atteindre le résultat escompté. 

Autrement dit, cela signifie que plus le nombre de parties du corps à coordonner sera grand, pour obtenir un résultat correct, plus le geste technique incriminé sera difficile. 

Pour rendre le calcul précis, cependant, les bio-ingénieurs ont disséqué le corps humain afin que chaque membre du corps se résume à son ossature et les ont nommés “segments-vecteurs”. 

Ainsi, votre fémur est un segment vecteur, votre humérus en est un autre, votre index également, et toutes les parties de votre corps qui sont mobiles en possèdent un, au moins.

A ce petit jeu-là, voici le nombre de segments vecteurs à coordonner pour obtenir un résultat satisfaisant dans trois sports différents :

 

  • penalty au football (Soccer) 9 segments vecteurs
  • service au tennis 16 segments vecteurs
  • drive au golf 24 segments vecteurs

 

Le résultat de ce décompte est sans appel : le swing de golf est bien le mouvement technique le plus difficile à réaliser au monde. De quoi mettre du baume au coeur de tous ! Pour mémoire, aucun autre mouvement sportif ne demande de coordonner davantage de segments-vecteurs. 

 

Si notre quête de vérité, concernant le golf, se satisferait volontiers de cette explication rationnelle, la réalité du terrain va nous obliger à prendre en compte un autre élément pour juger de la difficulté définitive du golf. Il s’agit bien sûr de l’adéquation entre le matériel utilisé et le terrain utilisé pour parvenir à jouer juste. 

Et là, la cabane va définitivement tomber sur le chien!

 

Le matériel utilisé au golf, c’est avant tout le club. Mais ce qui définit le résultat, c’est la balle (il s’agit bien de mettre la balle dans un trou en finalité). Nous avons là un élément parfaitement sphérique, homogène, régulier dans sa déformation et dont la particularité est d’avoir un rebond calculable, en théorie, … à condition que le cadre de jeu soit tout aussi géométrique. Notons par exemple qu’un terrain de tennis est rectangulaire, symétrique, plan, et que les zones stratégiques qui s’y dessinent sont tout aussi planes, rectangulaires, ou carrées. Idem au football. Le terrain réglementaire est plan, symétrique, rectangulaire, tout comme les encadrements des buts qui sont parfaitement verticaux ou horizontaux (barre).

 

Et au golf ? 

La nature dans laquelle nous sévissons ne possède ni droite, ni parallèle, ni perpendiculaire, ni planéité, et il est parfois difficile de trouver deux lignes qui partent dans la même direction. Faire parcourir de grandes distances à une balle qui va toucher un sol irrégulier tout en étant à la merci d’éléments perturbateurs tels que le vent tient de la gageure d’un point de vue théorique. Et en pratique, c’est bien pire. Car la symétrie de la balle dans l’asymétrie du terrain, personne ne mise dessus. C’est totalement incompatible, donc incalculable.

 

Bien que rarement pris en compte, l’impact fluctuant de l’asymétrie de la nature auquel le joueur oppose une balle parfaitement sphérique augmente grandement l’aspect aléatoire du golf. Et c’est souvent cette raison mal perçue qui plonge le joueur de golf dans des états de détresse intenses, proches de la prostration. 

 

Pour des raisons gestuelles, comme pour des raisons liées au cadre (tordu) dans lequel il se pratique, le golf se positionne donc comme l’un des sports les plus complexes qui existent. 

De quoi ranger les mouchoirs lors des fins de week-end difficiles.

Car avec le recul et l’expérience, c’est dans cette incertitude intrinsèque que réside, en réalité , tout le charme du golf.

FdeC.

Avisgolf.

Notez que selon les modes de décompte, les chiffres évoluent mais pas le classement final qui reste identique. Certains biomécaniciens comptent le doigt comme un seul segment vecteur mais d’autres en comptent trois le concernant: phalange, phalangine, phalangette. D’où la complexité des débats lorsque certains annoncent 24 segments vecteurs et d’autres 18 ou 32…

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