TEES EN PLASTIQUE : la honte d’un sport qui s’en passerait bien !

Il y a des choses admissibles dans la vie, et d’autres qui ne le sont pas. 

Se prévaloir des qualités naturelles d’un sport et vanter les bienfaits de l’environnement dans lequel il se pratique, tout en participant (en toute conscience) à sa dégradation fait partie de la deuxième catégorie. Car nous le savons tous : plastique et écologie ne font pas bon ménage. Lorsqu’il s’agit d’une poubelle de départ ou d’un lave-balle, passe encore, car la durée de vie de l’objet et la facilité de sa mise en fonction justifient le recours à ce matériau. 

Mais lorsqu’il s’agit de tees, de petits supports “consommables”, servant essentiellement à rehausser la balle, comment justifier l’utilisation de ce produit à la persistance éternelle ? « Ça coûte moins cher” glapiront certains. C’est faux. Un paquet de 1000 tees en bois vaut 25 € sur Amazon contre 100 € pour son équivalent en plastique. “Oui mais leur durée de vie est plus longue car ils ne se cassent pas” reviendront-ils à la charge. Effectivement, ils ne se brisent pas. Leur truc à eux, c’est plutôt de se tordre et de résister aux sols trop durs. Cela justifie-t-il d’accepter la pérennité de leur résidus dans nos sols, l’émoussage des lames de tondeuses qui passeront dessus, ainsi que la pollution visuelle des départs “pointillistes”? Bien évidemment pas. 

Le dernier argument auquel se raccrochent les fanas du dérivé pétrolier se veut imparable alors qu’il est tout simplement pathétique. “Avec les tees en plastique préformés, le tee nous propose toujours la même hauteur de balle et c’est plus facile pour driver”. Peut-être, mais alors nous ne jouons pas au même jeu. Car moi j’ai besoin de maîtriser librement et intégralement ma hauteur de tee. Car en fonction de la direction du vent mes besoins ne sont pas les mêmes, car en fonction de ma condition physique du jour ma hauteur de tee doit évoluer, car en fonction du club que je joue, celle-ci change du tout au tout. Que m’apporte alors un tee bloqué sur la position de “monsieur tout le monde, club moyen, condition physique moyenne” ? Rien du tout, outre le sentiment malsain de polluer mon environnement lorsque je quitte le départ sans l’avoir retrouvé.

Par ailleurs, le golf se place-t-il au-dessus des lois ? A une époque où l’interdiction des pailles en plastique au profit de celles en carton est considérée comme un progrès mesuré mais tangible, pourquoi les golfeurs n’apporteraient-ils pas leur pierre à l’édifice en tournant le dos à ce produit issu d’une société révolue ? 

Pour toutes ces raisons, les golfeurs que nous sommes ne perdront plus leur temps dans les rayons des magasins qui proposent ces produits sans aucun état d’âme et s’attacheront à devenir des joueurs responsables en utilisant des tees en maïs, en bambou, en bois, ou mieux encore, en bois non-peint. 

Car outre les effets du plastique sur notre magnifique environnement, votre jeu sera le premier bénéficiaire de ce nouveau comportement.

FdeC.

* 1 000 tees = approximativement 1 partie et demi/semaine/52 semaines par an.

Publication du 17/10/20