TECHNIQUE : ATTENTION AUX RADARS !
Ils ont pris une importance fondamentale dans l’analyse et l’amélioration de votre jeu et leurs données “normalisées” sont le socle sur lequel s’appuie votre progression. Leurs informations sont tellement claires que le dernier de vos partenaires de jeu – pour peu qu’il soit un peu porté sur la dynamique du geste – est capable, grâce à eux, de vous donner une leçon magistrale sur ce que devrait être votre swing.
Inutile de poursuivre : les radars sont devenus à la fois les arbitres et les maîtres de votre swing, comme une ligne directe – et un peu mystique – avec les Dieux du golf.
Pourtant, si l’on y pense, les chiffres que nous fournissent les radars sont-ils vraiment parole d’Évangile ? Posons-nous la question de savoir si les 2 500 tours/minute de backspin que la machine nous demande d’atteindre avec le driver sont un objectif réaliste, toutes morphologies et tous niveaux confondus…
Lors d’une séance de test, il y a quelques semaines de cela, un Démo-man – Trackman en main – me demandait de modifier mon angle d’attaque afin de faire évoluer celui-ci de -0,6° (mon data sur un coup de fer moyen) à -1,5° pour coller aux normes recommandées par la machine. Je m’exécutai, par souci de bien faire. Je fis les modificatifs de placement de balle par rapport aux pieds, augmentais la verticalité de mon backswing, ajoutais encore un peu d’action de poignet pour retarder le release et obtins l’angle d’attaque requis: -1,5°.
Le Démo-man était content. J’étais furieux.
Car pour être en phase avec le radar, j’avais jeté à bas des années de travail consacrées au contrôle de mon action des mains, et que le type de contact qui en résultait était gras, lourd, sans saveur, provoquait des trajectoires de balles d’amateur, un divot trop profond et une perte de contrôle générale qui ne me permettaient plus d’envisager sereinement de scorer sur un parcours exigeant.
S’agirait-il ici de dénigrer la technologie des Écho-Dopplers ?
Pas du tout. Car ils sont une source d’information fantastique pour qui sait l’interpréter. Il s’agit simplement de comprendre que la théorie, au golf, ne remplacera jamais l’expérience empirique, et que votre partenaire de jeu ne remplacera jamais votre pro, qui, lui, vous connaît et possède toujours une vision de ce que que votre jeu doit devenir. Car force est de constater que les machines, la vision, c’est pas vraiment leur truc …
FdeC.
Edito du 17/10/20