Est-ce volontaire? Personne ne le sait et ne le saura probablement jamais. Toujours est-il qu’en lançant la mode du fitting pour tout le monde, les fabricants de clubs ont porté un coup fatal au marché déjà moribond qu’était celui du club d’occasion en France et dans le monde. La raison en est simple: voulez-vous jouer les clubs d’un inconnu qui mesure deux mètres et frappe le drive à 300 yards, vous qui ne mesurez qu’un mètre soixante-quinze, êtes doté de mains de bébé, et avez du mal à dépasser les 180 mètres, roulement de la balle compris? “Mes clubs ont été modifiés par le meilleur club-maker du pays !”, vous dira le colosse… et justement, c’est là que la bât blesse. Car de ce fait, ses clubs ne sont jouables que par un tiers possédant ses caractéristiques morphologiques et dynamiques. 

C’est à dire à peu près personne.

Les fabricants ont-ils voulu créer un nouveau marché (et forcer un renouvellement des séries pour le confort promis par le custom-fit), en vantant les mérites du sur-mesure, ou ont-ils anticipé les répercussions de cette mesure sur le marché secondaire?

Car ce que l’on sait moins, c’est qu’une série sur deux qui change de propriétaire dans le monde est issue de ce marché. Tuer le marché de l’occasion en personnalisant terriblement les séries neuves est donc une mesure qui pourrait à terme doubler le chiffre d’affaire des constructeurs, si les joueurs ont les moyens de “passer au neuf”, ou diviser par deux celui des pratiquants, si ce n’est pas le cas. 

Si une quelconque mesure démocratique se cache là-dedans, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est bien cachée… 

FdeC.

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