GOLF, METAVERS et NFT : le mariage en mode 3.0.
On aurait tendance – vu de loin – à croire que le monde du golf est une bulle isolée des règles qui régissent notre société, qui vit selon ses propres lois, et qui fonctionne avec une économie autonome, hermétique aux grands courants du commerce mondial.
Mais la réalité est toute autre.
Le golf n’est, en fait, qu’une activité de plus, classée dans la catégorie des “sports et loisirs”, qui, elle-même, entre dans une appellation plus large que les anglo-saxons nomment entertainment. Elle représente, en soi, une part non négligeable de l’économie planétaire, après l’immobilier ou l’agro-alimentaire, par exemple.
Or, ces derniers mois (voire ces dernières années), un nouveau phénomène tente de bouleverser le système actuel en créant une économie basée sur le monde numérique : celle des Blockchains, de MÉTAVERS et des Non Fungible Tokens ou NFT. Pour faire simple, ces derniers, sont comme des portefeuilles numériques dans lesquels se trouvent des valeurs immatérielles appartenant au propriétaire du portefeuille (l’original numérique d’une œuvre d’art, par exemple) mais qui correspondent à une véritable valeur marchande dans le panorama économique actuel.
Et comme il fallait s’y attendre, un groupe de propriétaires de NFT s’est regroupé il y a quelques semaines autour de Mike Dudas – l’initiateur du projet – et de son organisation LinksDAO, afin d’acquérir un golf “physique” classé dans les 100 meilleurs parcours américains, voire mondiaux.
Pour faire partie du club des Prétendants, cette organisation a dû faire patte-blanche et dévoiler sa solidité financière, ce qui ne lui a posé aucun problème. La vente de 9 000 NFT lui a permis, en 48 heures, de récupérer 10 millions de dollars, les membres de l’organisation ayant cassé leur tirelire numérique et vendu leurs économies digitales contre de la cryptomonnaie. Cela force le respect …
Par bonheur, la législation américaine ne permet pas (encore) d’acquérir une entité “physique” par le biais d’argent virtuel. Mais QUID du jour où les cryptomonnaies permettront d’acheter sa baguette chez son boulanger ?
Si ce jour arrive, c’est toute la pérennité des clubs qui sera mise à mal.
Car le golf deviendra le joujou des plus dingues et des plus “virtuellement bankables” sans qu’il n’y ait forcément qui que ce soit de compétent pour piloter le navire.
Si l’économie numérique n’est vue pour la plupart que comme une bulle spéculative malgré l’engouement spectaculaire qu’elle suscite actuellement, il serait toutefois sage de s’en méfier pendant les quelques années à venir.
Car s’il s’agit là de l’interprétation du bonheur façon 3.0, cela se résume, en fait, à l’utilisation d’argent qui n’existe pas afin de poursuivre des objectifs qui n’existent pas davantage.
FdeC.