Larcins & chapardages : Oh, my Golf !

Il y a des choses, dans notre société, qui ne sont pas concevables, c’est un fait. On imagine mal, par exemple, qu’une Star du Tennis pique les cendriers du club où il joue, chaparde les peignoirs des hôtels qui l’accueillent ou chipe les stylos posés sur la table de la remise des prix. Par extension, il est facile de penser que les pratiquants de ce  sport se comportent d’une façon assez proche de celle de leur idole. Et, toujours par extension, il est vite fait de penser qu’un sport similaire, quant à la catégorie socio-professionnelle de ses pratiquants (le tennis et le golf, dans cet exemple), le soit également d’un point de vue comportemental. 

Or, l’expérience prouve que ce n’est pas le cas …

Cette semaine encore, un jeune professionnel du Mini-Tour, Ben Hadden, s’est fait dérober ses clubs à Fort Worth alors qu’il participait à un tournoi professionnel au Squaw Creek CG. 

Il y a quelques semaines de cela, un autre joueur pro, Toppie Hogan, vivait une expérience quasi-identique puisqu’il se fit voler sa voiture sur le parking du club alors qu’il disputait un tournoi pro. 

Dans les deux cas, le dommage subi dépassa allègrement le coût du matériel – à  savoir 5000 dollars dans le cas de Hadden – puisque les deux joueurs abandonnèrent le tournoi auquel ils participaient.

Outre ces lamentables épisodes qui dépassent l’entendement – quel amateur sera capable de jouer des clubs fittés pour un pro du Tour ?!? – un constat s’impose : le vol continue son bonhomme de chemin dans le monde du golf.

Le véritable problème est que les répercussions de cette attitude sont bien plus importantes qu’il n’y paraît. 

En France, par exemple, nous espérons ardemment l’avènement d’un champion, tout en nous plaignant régulièrement de la piètre qualité des balles d’entraînement – également appelées balles de practice. Les responsables de clubs  ne seraient-ils pas conscients du lien de cause à effet qui existe entre ces deux points. Bien sûr que oui. Mais ces derniers doivent également gérer un budget et investir sur des balles de practice Premium revient à tenter de combler un puits sans fond, du fait même des vols de balles. Et dans ce cas précis, le phénomène est flagrant : plus les balles sont bonnes (et chères), plus elles se font voler, en nombre et en rapidité.

Dans un secteur où on l’attend moins, le vol contribue aussi à  rendre nos Espoirs (et nos joueurs de clubs) moins performants dans un domaine essentiel : le petit jeu. Car la première cause du non-ratissage des bunkers est l’absence de râteau dans un périmètre proche du joueur. Qu’à cela ne tienne, plaçons-en tout autour des bunkers ! .

“Ça ne sera pas possible, nous en mettrons un par bunker, ce sera suffisant vous répondra le gestionnaire du club”. Pourquoi ? Parce qu’on les vole aussi, tout simplement. Ne me demandez pas pourquoi car, sur ce coup-là, je sèche … 

Toujours est-il que pour au moins deux raisons, nous devons essayer d’enrayer cette dérive.

La première est que si nous voulons ouvrir le golf au plus grand nombre, nous n’y parviendrons jamais en proposant une activité qui prône la convivialité et le bien-être mais qui soit polluée par ce que fuient les gens dans leur quotidien.

La seconde est que du vol à la tricherie il n’y a qu’un pas et qu’aucun golfeur au monde ne veut que celui-ci soit franchi.

F2C.