Le joli coup marketing de Lidl.
La nouvelle est tombée il y a un mois et a fait grand bruit : sous l’initiative de son Big Boss – fan absolu de golf -, le grand distributeur allemand Lidl aurait décidé de casser l’image de “sport de riche“ qui colle à ce jeu, et aurait lancé une gamme de produits à l’attention des collectionneurs de birdies.
Il n’en fallait pas plus pour faire remuer la queue de milliers de pratiquants qui, naturellement crédules, espèrent toujours trouver l’oiseau rare qui leur fournira des performances honorables à un coût qui ne l’est pas. Un héritage indissociable de l’ADN écossais…
Dans le cas présent, le miracle n’aura pas eu lieu – comme toujours – car si l’on étudie l’offre de plus près, on se rend compte que le distributeur batave n’a rien proposé de neuf, ni de moins cher :
Gant Lidl : 7.99 € / Gant cuir sur Internet : 4.36 € – Gant Footjoy déstocké : 9.90 €
Polo technique manches longues Lidl : 12.99 € / même produit chez Decathlon : 9.75 €
Ceinture de golf Lidl : 3.99 € / Ceinture de golf Bizzbee : 2.99 €
Balles 3 pièces Lidl (qualité médiocre) : 14.99 la douzaine / Balles Wilson ULTRA en pack de 24 : 9.99 € la douzaine.
Sac Lidl 14 compartiments : 139.00 € / Sac Spalding Elite 14 compartiments : 85.95 €.
Le constat est amer.
Plus qu’une aubaine pour les joueurs, c’est à une véritable tentative de Hold-Up médiatique à laquelle nous assistons. Une fois de plus aux frais d’une démocratisation du jeu galvaudée, détournée et trahie. Et les malheureux acteurs du marché qui se sont épuisés à tester les nouveaux produits golfiques proposés par le géant allemand en ont eu pour leur argent : ils ont perdu leur temps en s’acharnant à trouver des qualités spécifiques à des produits qui n’en revendiquent aucune.
Car le but réel de Lidl n’a jamais été de participer au développement de notre sport ni à sa démocratisation (leur P-DG est peut-être finalement plus fan de football ou de curling que de golf !).
Il a consisté, plus simplement, à aiguiser suffisamment la curiosité des golfeurs pour les faire pénétrer physiquement dans ses magasins à vocation essentiellement alimentaire.
Car tous les distributeurs veulent augmenter leur part de clientèle CSP+.
Ça s’appelle du marketing.
Et ça a marché…
FdeC.