Les perspectives du golf professionnel Européen
L’équipe professionnelle Européenne a subi un revers important, la semaine passée, à Whistling Straits, lors de la 43ème édition de la Ryder Cup. 19 à 9. Un score sans appel qui vaut déjà aux USA un regain de nationalisme exacerbé et des commentaires laissant entendre que le golf de l’oncle Sam aurait définitivement repris le pas sur le jeu pratiqué sur l’ancien continent. Selon les observateurs les plus sérieux, cependant, la déroute vécue dans le Wisconsin n’est qu’une revanche inévitable de l’équipe américaine qui a cumulé un nombre important de facteurs concordants tels qu’une redondance de défaites devenue insupportable, un choix de parcours collant idéalement au profil de ses joueurs et un renouvellement du Team dans lequel les nouvelles recrues étaient en recherche de reconnaissance ou de consécration, un couteau acéré coincé entre les dents . Bref, une addition de facteurs qui ont fait pencher la glorieuse incertitude du sport d’un côté plus que de l’autre …
Mais définir une tendance de fond en se basant sur une épreuve, fut-elle une Ryder Cup, est un peu réducteur. Ce serait oublier que, depuis l’an 2000, l’équipe européenne compte 7 victoires contre 3 défaites, dans ce face à face intercontinental. Ou que 4 joueurs de cette équipe se trouvent dans le Top 20 mondial, dont – excusez du peu – l’actuel numéro 1 : l’espagnol Jon Rahm. Attention à ce dernier chiffre, il cache une redistribution des cartes que les américains ne veulent pas voir, préférant faire des gorges chaudes de cette victoire contre l’Europe. Car si les américains ont 12 joueurs dans les 20 meilleurs mondiaux, ils n’en ont que 16 dans les quarante places suivantes du classement (de la 20ème à la 60ème place), ce qui leur donne un total de 28 joueurs dans les 60 mondiaux contre 32 pour l’Europe et le reste du monde.
La 43ème Ryder Cup est-elle alors un fidèle reflet de la suprématie des descendants d’Abraham Lincoln que nous sommes supposés connaître dans les années à venir ? Certes pas. Car au-delà de l’apparition d’un joueur-phénomène (qui pourrait venir de n’importe quel pays !) il est certain que le vrai face à face à venir opposera les USA au monde asiatique et l’Europe n’en sera que le témoin. Le travail a commencé depuis longtemps sur le LPGA.
Pendant ce temps, l’Ancien Continent continuera à s’ouvrir sur le golf et des pays comme la Croatie, la Pologne, la république tchèque, la Finlande, la Norvège, etc. présenteront des nombres de licenciés de plus en plus importants, générant mécaniquement de plus en plus de chances de voir un jour percer un champion, voire des champions.
Car si les Etats-Unis nous ont opposé cette fois plus qu’une résistance, n’oublions pas qu’elle l’a fait en prenant le meilleur de ce que ses 32 millions de golfeurs ont produit. Nous avons, quant à nous, pioché dans nos 5 millions de joueurs pour composer notre équipe. Or, tandis que leurs chiffres stagnent (hors période COVID), les nôtres explosent, pays par pays.
De quoi être plein d’espoirs pour un avenir qui semble finalement radieux et totalement taillé pour nous.
FdeC.