Championnats du monde de match-play : l’arbitrage à la Française…
Soit, Antoine Rozner a perdu le deuxième tour du championnat du monde de Match-Play qui se déroule actuellement à Austin (Texas) contre Tommy Fleetwood, excusez du peu… Mais mercredi, le tout nouveau champion français (vainqueur il y une semaine du Qatar Masters) aura donné une leçon magistrale aux acteurs du Tour qui en sont toujours à se demander comment contrer la puissance de Bryson DeChambeau, et qui – pour les plus naïfs – se tournent davantage vers leur préparateur physique, pour y arriver, que vers leur coach de golf.
Antoine Rozner n’a pas fait dans la dentelle dans son match contre l’intellectuel body-buildé du circuit américain. Il a appliqué à la lettre le “petit guide du pro malin” qui consiste à aborder un adversaire avec calme et sérénité et à ne jamais aller le chercher sur un terrain où il est maître. Il s’est souvenu que la meilleure façon de gagner est d’imposer la régularité de ses coups, la solidité de son petit jeu et un sourire imperturbable. Un cocktail auquel personne ne résiste… pas même Bryson, qui s’est incliné 2 down. “ J’ai été solide, en essayant de jouer comme en stroke play ”, déclara ensuite le français à la télé américaine. De toute évidence, Rozner est négatif au virus BDC (voir édito de la semaine dernière)! Et positif à l’appel des bons stratèges.
Pendant ce temps, dans une autre poule de qualification, Rory McIlroy se remettait à peine de ses propos de la semaine passée – dans lesquels il exprimait l’impact dévastateur de l’effet BDC sur son jeu – et croisait les fers avec Ian Poulter, un joueur de match-play redoutable et sans complexes. 6 et 5, telle fut la sanction. Un score sans appel qui montre l’ampleur des ravages conséquents à la recherche de puissance dans le jeu de l’irlandais.
“J’attends de mon nouveau coach (Pete Cowen) qu’il fasse que je ne rate plus des deux côtés (droite et gauche de la cible) pour que je puisse m’appuyer sur une seule faute possible (droite ou gauche)” annonce Rory. Ce que nous pensons, de notre côté, c’est que si Cowen fait bien son travail, il commencera par apprendre au numéro un européen que l’on peut vaincre un adversaire en match-play en développant une stratégie de Stroke-play; que l’on peut gagner des parties en Stroke-play en jouant selon ce même esprit (!); mais qu’on ne gagne pas de partie en Stroke-play en ayant un mental de Match-play.
Or c’est l’impression que nous aura laissée le joueur tout au long de ces derniers mois. Celle de lutter avec sa frappe de balle plus qu’avec le parcours. Et c’est une boucle de laquelle il doit se dépêcher de sortir car sa réputation en pâtit.
Alors si son nouveau coach n’y suffit pas, Rory pourra toujours se tourner vers les français, et notamment vers Antoine Rozner, pour une relecture guidée des bases essentielles de la stratégie du joueur professionnel.
Car à ce niveau-là, il faut croire que les français sont maîtres…
FdeC.