OWGR : le sésame indispensable au LIV Golf.

Tandis que le monde du golf continue de se déchirer au fil des rebondissements et des adhésions au LIV Golf de champions issus du PGA Tour, une idée progresse sous le scalp des joueurs : l’impossibilité de faire carrière dans le golf sans passer par les fourches caudines du classement mondial. L’ OWGR – l’organisme qui gère le ranking planétaire – devient, de ce fait, le chef d’orchestre des débats actuels et jusque-là sa position est claire : afin d’avoir un classement légitime et crédible, les joueurs aspirant à y figurer doivent avoir acquis leurs points dans des tournois aux formats comparables, à savoir des tournois joués en 72 trous, avec un champ de 156 joueurs, écrémé après 2 tours par un cut n’en conservant que 60.

Incapable de coller à ces standards – puisque le principe du LIV Golf repose sur des tournois de 54 trous (en chiffres romains LIV signifie 54), sans cuts, limités à 48 participants – ce dernier a tout d’abord essayé de contourner le problème en sponsorisant des épreuves de circuits certifiés « OWGR » auxquelles pourraient s’inscrire les dissidents du LIV. Les accords passés avec l’Asian Tour (sponsoring prévu pour les 10 ans à venir) en est une parfaite illustration. Plus récemment, c’est le tout jeune MENA Tour (Afrique du Nord et Moyen-Orient) qui est passé dans leur scope. Mais tout cela n’est pas sérieux ( avez-vous déjà entendu parler du MENA Tour ?!). Le monde entier sait qu’il s’agit là d’un détournement et que lorsque la règle ne suffit pas, l’esprit de la règle fait loi. L’ OWGR n’est pas près d’avaler la couleuvre, pour être clair.

L’histoire s’arrêterait-elle là ? A un refus définitif de l’OWGR et à une faillite hypothétique du LIV Golf ?

Rien n’est moins sûr. Car aujourd’hui circule le bruit que ce dernier pourrait être amené à modifier sa formule de jeu si la position de l’organisme responsable du classement mondial se confirmait. 

Aussi incroyable que cela paraisse, le LIV Golf pourrait devenir un circuit traditionnel, avec un champ plus vaste et et un cut à mi-parcours, alors acceptable dans le panorama du golf professionnel actuel. 

C’est en tous cas ce que soutient notre très sérieux confrère anglais GOLF MAGIC, suite à la lecture du rapport remis par le reporter de golf espagnol Hugo Costa.

Mais le LIV Golf pourra-t’il abandonner un format taillé sur mesure pour l’organisation de jeux d’argent (paris sportifs) auxquels il tient tant ? Fera-t-il une croix sur les 2.5 Milliards de dollars qu’il a dédiés à l’acquisition de joueurs afin de crédibiliser son circuit ? Car ces dollars-là, il ne les récupérera pas, l’affaire est entendue. 

Les grands gagnants de cette première bataille entre le PGA Tour et le LIV Golf seraient alors : Dustin Johnson, 30M$ gagnés en 6 Tournois du LIV, Patrick Reed, 7.8 M$, Cameron Smith, 5.2 M$, Henrik Stenson, 4.7 M$, pour ne citer qu’eux.

Mais ne soyons pas trop crédules. Le LIV Golf ne s’arrêtera pas là et ne doutons pas de sa formidable capacité à contourner les obstacles à coups de billets verts afin d’imaginer un autre “setup” qui lui permettra de tenir ses objectifs, quels qu’ils soient.

Au passage, les joueurs renégats auront été récompensés pour leur infidélité.

Il n’y a finalement rien à ajouter : le bateau coule normalement.

C’est dorénavant une certitude.

FdeC.