The Open 2022 : confidences sur une peau de bête.
Cela aurait pû se passer autrement. De façon moins brutale, moins douloureuse. Je parle bien sûr de Tiger Woods et de sa performance lors du troisième tournoi majeur de 2022, The Open, qui se termine ce dimanche à St Andrews, en Grande Bretagne.
Pourtant, le retour du Tigre dans ce type de tournoi, suite à son accident de l’an passé, avait bien commencé (Woods n’en a, d’ailleurs, pas joué d’autres).
Après une formidable 47 ème place lors du Masters d’avril, Tiger passa de nouveau le cut lors de l’US PGA du mois de mai avant d’abandonner pendant le troisième tour, du fait de douleurs liées aux interventions chirurgicales subies par le joueur. En soi, pour ceux qui connaissent le jeu à haut niveau, cela représente une performance hors du commun… Déjouer 2 cuts sur 2 en tournoi majeur lorsqu’on a passé l’année loin de ses clubs (mais très près de la table d’opération) puis à suer sang et eau sur les appareils de rééducation, est un exploit quasi inhumain.
Alors comment expliquer sa faible prestation des 2 premiers tours de cette 150 eme édition de The Open ?
Tout d’abord, il faut comprendre que Tiger subit une pression phénoménale de la part des médias et de ses fans qui aimeraient le voir rejouer comme il le faisait il y a … 20 ans, ce qui n’est tout simplement pas possible. Cette pression place Woods dans une configuration intenable qui consiste à « ne pas rater » plutôt qu’à « réussir ». De peur de décevoir les autres autant que lui-même. Elle l’éloigne des réalités du terrain et se concrétise par des points bêtement perdus, comme ce fut le cas lors du premier tour de The Open – premier trou – soldé par un double bogey.
Par ailleurs, le champion manque de volume de jeu ce qui est particulièrement angoissant. Dans l’interview qui a suivi son deuxième tour, Tiger souligna le travail exceptionnel de son staff qui lui a permis de disputer 3 tournois cette année, ce qui n’était pas gagné d’avance. C’est dire…
Woods se trouve de ce fait dans une spirale infernale. Un peu comme s’il se trouvait dans un train qui ne s’arrête pas à toutes les stations. Or la vibration du circuit se régénère et évolue à chaque tournoi. En être privé, c’est comme essayer de résumer une série dont on n’aurait vu que trois épisodes.
Alors : quel avenir pour notre champion préféré ? Rejouera-t-il une édition de The Open à St Andrews ? Probablement pas. Car la suite de tout ça s’annonce mal. Comme pour tout le monde… Nous devrons nous contenter, dans les années à venir, de quelques apparitions du fauve, au fil des saisons. Elles seront l’occasion de se souvenir de tout ce que ce joueur a apporté au golf et les moments incroyables qu’il nous aura permis de vivre.
Pour lui, les choses seront moins simples. Il lui faudra du réconfort et des amis pour accepter la fin de la fête.
Nicklaus, probablement. JT sûrement. Jon Rahm, pourquoi pas ?
Greg Norman ? Non. Lui, il se fout de tout ça. il s’occupe déjà de faire du golf un sport meilleur…
F2C.